Le cercle des barbus amateurs de whisky

Kilt

Le kilt (filleadh beag en gaélique écossais et parfois philabeag en anglais) est un habit traditionnel des hommes des Hautes Terres (Highlands) d’Écosse, porté comme d'autres porteraient un pantalon. Le kilt est généralement fait de pure laine aux motifs colorés d'un « tartan ». Le terme gaélique pour tartan, breacan* ("tacheté"), est beaucoup plus parlant

 

Composition

Le kilt est un vêtement s'arrêtant au genou, doté de plis à l'arrière, et traditionnellement coupé dans du tartan de laine. Il s'agit du vêtement traditionnel des hommes et des garçons des Highlands écossais depuis le XVIe siècle. Depuis le XIXe siècle, il est associé de manière plus large à la culture de l'Écosse et à l'héritage écossais ou celtique à travers le monde.

Bien que le kilt écossais soit le plus souvent porté lors d'occasions formelles ou lors d'évènements traditionnels tels que les Highland Games ou la Burns Night, il a été récemment adopté comme élément du costume masculin décontracté.

Accessoires du kilt

 

Le kilt, plat par devant, et plissé à l’arrière, est porté avec une large ceinture de cuir brun ou noir dont la boucle, habituellement argentée, est souvent ornée d'entrelacs ou du crest du clan du porteur.

Le sporran, accroché à la ceinture sur le devant du kilt, pallie l'absence de poche de ce dernier. Fait de cuir ou de fourrure, il peut reprendre les motifs de la boucle de ceinture et du sgian dubh.

Une épingle, fixée sur le premier volant juste au-dessus du genou droit, a pour fonction de maintenir le rabat en place et de lui éviter ainsi de se soulever. Elle figure généralement une épée dont la garde porte le crest du clan ou tout autre motif traditionnel.

Les ghillie brogues (chaussures). Les lacets sont longs et lacés spécifiquement de manière à former, de face, un triangle isocèle après avoir été tournés quatre fois ensemble (voir photo ci-dessus). Le nœud peut être fait soit sur le côté, soit sur le devant.

   

Veste et chemise

 

La chemise est communément blanche, mais son style peut varier, depuis la chemise moderne jusqu'à la chemise sans col, à manches bouffantes, ou éventuellement agrémentée d'un jabot blanc à plusieurs volants. Dans les occasions formelles, elle est simple et se porte avec une cravate. Cette dernière peut reprendre le tartan du clan, placé dans le biais, ou bien être unie, verte ou noire.

Sur la chemise est porté un gilet court, noir, se fermant par trois boutons carrés, traditionnellement argentés.

Par dessus le gilet se porte une courte veste noire apparentée au spencer. Elle se ferme elle aussi par trois boutons, et chaque manche porte trois autres boutons, tous carrés, comme sur le gilet. Lors d'un mariage traditionnel, un brin de bruyère blanche est épinglé au revers gauche de la veste en guise de porte-bonheur. Autrefois, la veste était parfois taillée dans le tartan du clan, de manière à être assortie au kilt.

Chaussettes et chaussures

Les chaussettes, toujours en laine, remontent jusqu'au genou. Blanches, vertes ou à carreaux, elles comportent un large revers sous lequel peut être cousu un ruban de tartan laissé libre à une extrémité. C'est dans la chaussette droite qu'est glissé le sgian dubh, petit poignard au manche orné. Lorsque l'Écossais rend visite à des amis, le manche du sgian dubh dépasse de quelques centimètres du haut de la chaussette, en signe de non agression. En revanche, lorsqu'il rend visite à un ennemi, le poignard est conservé caché.

Les chaussures sont des ghillies, qui se lacent au-dessus de la cheville. Les lacets sont longs et lacés spécifiquement de manière à former, de face, un triangle isocèle après avoir été tournés 4 fois ensemble (voir photo ci-dessus). Le noeud peut être fait soit sur le côté, soit sur le devant. Les ghillies sont dépourvues de languette, ce qui, dans le climat humide de l'Écosse, permettait au pied de sécher plus rapidement.

Chapeaux

Il existe différents types de couvre-chefs, qui diffèrent selon la région.

Le tam o'shanter est un béret de laine nommé d'après le personnage Tam o'Shanter du poème éponyme de Robert Burns. Il est en laine, et muni d'un pompon, appelé toorie, en son centre. Son plus long périmètre est environ deux fois supérieur au tour de tête. Initialement bleus en raison du manque de teintures chimiques, ils étaient appelé blue bonnets (litt. « bonnets bleus »), mais son aujourd'hui disponibles aussi bien en tartan que dans l'ensemble des couleurs unies. Dans l'uniforme des régiments d'infanterie britanniques et canadiens, ils remplacent le béret.

Le Balmoral bonnet, nommé ainsi d'après le château de Balmoral, est plus proche de la casquette. Noir, bleu marine ou vert, il comporte une visière de la même couleur et un pompon rouge en son milieu. Le bandeau est, lui, en tartan.

Le Glengarry est un calot, généralement noir, orné d'un pompon rouge en son milieu et de rubans flottants à l'arrière. Le bandeau est habituellement en tissu à carreaux (et non en tartan) noir, rouge et blanc ; le crest peut y être agrafé.

Le kilt aujourd’hui

 
Le kilt est devenu une tenue habituelle pour les grandes occasions, les mariages par exemple, de la même façon que le haut-de-forme et la queue-de-pie en Angleterre, la jaquette en France ou le smoking en Amérique. Le kilt est désormais porté par quiconque, peu importe sa nationalité ou ses origines. Bien qu'il puisse se porter avec une cravate blanche (c'est-à-dire une veste de frac), il est plus habituel de la voir porté avec une cravate noire (veste de smoking).

Les kilts sont devenus de plus en plus répandus comme vêtement de ville. Il n’est pas rare du tout de voir des kilts faire leur apparition dans des pubs écossais et irlandais, et il devient de plus en plus fréquent de les voir sur les lieux de travail. Le kilt se porte alors avec des chaussures noires, des chaussettes écrues roulées sur la chaussure, et peut-être même un tee shirt. On peut être un peu plus habillé en portant une chemise boutonnée et un pull, et même une veste de sport.

Souvent, le kilt et ses accessoires sont loués pour les grandes occasions, car l’ensemble du costume traditionnel coûte assez cher.

Aujourd'hui, les kilts plus légers avec de 3 à 5 mètres d'étoffe gagnent en popularité pour les randonnées, les bals (ceilidhs), et les matchs de foot et de rugby (chez les spectateurs, bien sûr).

Le kilt moderne est plissé en plis plats ou en plis ronds avec les plis cousus et le bas n'allant pas plus loin que le milieu du genou. De nos jours, un tissu plus léger est souvent utilisé.

Le kilt est traditionnellement réservé aux hommes, bien que des femmes se soient aussi vêtues d'un kilt, ou de jupes dessinées d'après des kilts, et les femmes joueuses de cornemuse portent fréquemment des kilts. Des jeunes femmes portent également des jupes plissés semblables à des kilts.

Les supporters de football, de rugby et des sports celtiques portent aussi le kilt, à l'occasion.

Pour les militaires, le kilt est un vêtement lourd de sept à huit mètres de laine, chaud, aux trames caractéristique d’un clan (ou famille, organisation, ville, région ou pays) et qui descend jusqu’au-dessus du genou. Au Canada, un régiment militaire porte le kilt, les Black Watch et certains régiments historiques, entre autres les 78th Fraser Highlander.

Comme toutes sortes de robes, le kilt est soumis aux caprices de la mode. Depuis les années 1980, des kilts sont apparus dans des matières comme le cuir, le jean, le polyviscose (mélange de polyester et de viscose) et l’acrylique. Des couleurs unies ont aussi été utilisées à la place du tartan, ainsi que des motifs camouflage, prisé surtout par les Nord-Américains. Même si ces vêtements peuvent déplaire aux traditionalistes, ils apportent la preuve que le kilt a toujours sa place dans le monde de la mode, et qu’il continue à évoluer.

Le kilt symbole des nations celtes

Les Irlandais ont aussi leurs kilts, soit de couleur unie utilisés principalement dans les pipes-bands ou lors des danses, soit en tartan, mais avec des tons différents de ceux de l’Écosse.

Les kilts ont aussi fait leur ré-apparition il y a deux siècles au Pays de Galles et en Cornouailles pour les grandes occasions. Dans ces deux régions celtiques, le kilt est étroitement associé aux mouvements de renaissance celtique des XIXe et XXe siècles.

D'autres communautés celtiques au quatre coins du globe, en Bretagne également, mais particulièrement en Amérique, ont développé leur propre motif de kilt (comme la communauté celtique de Summerside à l'Île-du-Prince-Édouard, Canada), mais la plupart ont gardé le tartan de leurs ancêtres.

Depuis 2001, toujours dans cet esprit de renaissance celtique, le kilt a fait naturellement son apparition en Bretagne, terre d'origine des Stuarts, clan royal d'Écosse, dont la famille descend d'Alain FitzFlaad, sénéchal de Dol de Bretagne, en Bretagne armoricaine. Il fait partie des Bretons recrutés par Henri Ier d'Angleterre avant son accession au trône d'Angleterre en 1135. Il est récompensé pour son soutien passé par des terres en Angleterre, et devient un tenant en chef dans dix comtés, d'après le Domesday Book. Son fils Jordan, hérite du patrimoine breton, le sénéchal de Dol de Bretagne. Son autre fils Walter, sénéchal héréditaire d'Écosse, est le primogéniteur de la Maison Stuart.

Les Écossais ont en partie pour ancêtres des Bretons (mais également des Pictes et des Scots). Dans l'Antiquité, des tribus bretonnes vivaient au nord du Mur d'Hadrien, sur le territoire de l'actuelle Écosse. Les clans Wallace, Baird, Galbraith, Leask et Mowat descendent de ces tribus bretonnes, qui portaient le kilt ancien à cette époque.

Il existe actuellement 15 tartans bretons dont le Brittany National (National Breton) créé en mars 2002. Les autres tartans sont le Brittany Walking (tartan de chasse), le Menez Du, le Spered Menez Are (Esprit des Monts d'Arrée), le Bro Vigouden et neuf tartans pour les pays traditionnels qui composent la Bretagne: Kerne, Leon, Tregor, Gwened, Dol, Saint-Malo, Rennes, Nantes et Saint-Brieuc. Créé en 2009, le dernier né de la lignée des tartans bretons est le " Brittany National Grey " qui s'inscrit comme une déclinaison moderne du tartan national breton. Tous les tartans bretons sont enregistrés officiellement en Écosse.

Le kilt au-delà de la Celtie

Depuis avril 2005, la Normandie dispose d'un tartan appelé « National Normandy » déposé très officiellement en Écosse et qui commémore les mercenaires normands (qui étaient accompagnés d'une armée de Bretons) qui se sont installés sur les terres écossaises, après le couronnement de Guillaume le Conquérant. Certains d'entre eux sont à l'origine de grandes dynasties comme les Sinclair ou les Menzies.

Dans le mouvement punk il y a aussi nombre de personnes qui portent le kilt bien qu'il soit éclipsé par le pantalon écossais (trews). Il est généralement porté avec des chaussures de sécurité ou des bottes d'armée, et un t-shirt généralement simple.

Que mettre sous le kilt? Il ne faut jamais porter de dessous, puisque le faire heurterait les traditions. La majorité des porteurs de kilt ont leur propre préférence, et ne s’inquiètent généralement pas de ce que les autres peuvent porter (ou ne pas porter) sous leur kilt. Les uniformes portés par les membres de plusieurs régiments militaires ne s’accommodant pas de dessous, le port du kilt sans sous-vêtements est souvent qualifié de « régimentaire ».

Dans certaines circonstances, des dessous peuvent se révéler nécessaires. Il est souvent difficile à quelqu’un qui n’est pas familier du port du kilt de préserver sa pudeur quand il le porte à la régimentaire, particulièrement par vent fort. Un des plus anciens fabricants de kilts, ainsi que la plus ancienne maison de vente par correspondance d’Écosse, offrent à la vente des dessous spécialement conçus pour le kilt, mais la plupart des porteurs de kilt qui mettent des dessous choisissent des caleçons ou des slips classiques.

Pour finir, la décision de porter ou pas des dessous à certaines occasions revient au porteur de kilt[2]. Quel que soit son choix, ce qu’un gentilhomme porte sous son kilt ne regarde que lui. Il est de règle qu’un homme bien élevé se montre discret sur la question. Ainsi, la réponse à une question sur ce sujet peut laisser deviner la réponse, mais y répond rarement directement. La réponse peut également être « rien n’est abîmé (en anglais worn signifie à la fois porté pour un vêtement et abîmé). Tout est en parfait état de marche », ou « des chaussures et des chaussettes ».

Les Écossais ont également une réponse toute faite à cette question de savoir ce qu'ils portent sous leur kilt : « The future of Scotland » (L'avenir de l'Écosse).

* Mots en Gaélique écossais.

Notes

  1. Étant donné l'origine britannique du kilt, on rencontre souvent les termes anglais knife pleat et box pleat.
  2. Les entreprises louant des kilts imposent cependant le port de sous-vêtements.

 

Rechercher dans le site

 Alasdair Ranaldson MacDonell

de Glengarry (1771 - 1828)

Un kilt coupé dans le tartan Black

Watch.

Soldats de la Scottish Division portant

des bérets de Glengarry.

Sean Connery en kilt

à Washington en 2004.

 

 

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